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  • 15 août 2018Ouverture de la partie jeu.
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Rae Lucas
Age : 27
Lettres déposées : 181
Anima : Rouge-Gorge
Métier : Enseignante à l'académie
Crédits : avatar: SWEET POISON





Rae Lucas
Érudite enseignante à l'Académie des Lions (Alliance)
Dim 9 Sep - 19:55
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Nous sommes nés seuls, nous vivons seuls, nous mourons seuls ce n’est que par notre amour et l’amitié que nous pouvons créer l’illusion d’un instant que nous ne sommes pas seuls. orson welles.

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J'étais épuisée. Il y avait ces journées où, sans savoir pourquoi, nous étions plus fatigués que d'autre. C'était mon cas ce soir-là, pourtant je n'avais pas eu d'efforts particuliers à fournir. J'avais préparé mes cours la veille, je les avais donné aujourd'hui et déjà ma journée se terminait. Les élèves m'avaient paru particulièrement dissipés aujourd'hui et c'était peut-être là la raison de mon épuisement. A force de chercher à avoir leur attention, je m'étais tuée de fatigue.
Alors, en arrivant chez moi, j'ai lâché mollement mon sac à côté de la porte et me suis lancée sur le côté. Juste une minute. Je m'étais dit. Grossière erreur. J'ai fermé les yeux et me voilà assoupie, sans manger, sans douche, sans m'être changée. C'était peut-être aussi la faute à Lorias, et toutes ces questions qu'elle me faisait poser. Devais-je m'inquiéter pour elle ? Voilà plusieurs jours que je n'avais eu aucune de ses nouvelles, je ne l'avais croisée nulle part et elle n'était jamais apparue comme par magie dans mon appartement. Moi qui avais peur de cela, il s'avérait que nous avions enterré cette hache de guerre définitivement. Sinon, j'aurais déjà pu m'attendre à la découvrir dans la salle de bain. Et puis finalement, la savoir en difficulté alors qu'elle avait tout pour ne pas l'être, ça m'inquiétait plus que je ne l'aurais pensé.

C'est Echo qui me réveilla en frappant à ma fenêtre, comme à son habitude. Une nouvelle fois, je l'avais oublié et il croyait devoir passer une nouvelle nuit dehors. En plus, ces dernières se refroidissaient rudement avec le déclin de l'été. Ce rouge-gorge n'appréciait pas le froid, il était bien heureux de rentrer se blottir dans son nid de plumes et de coton.
Je le sentais frapper frénétiquement, sans s'arrêter et étrangement rapidement. Plus qu'à son habitude. En général, même s'il était dehors, il tapait plus tranquillement en voyant que je dormais, car il ne voulait pas me réveiller en sursaut. Là, c'était le cas. Après avoir fait un saut si puissant qu'il me fit chuter du canapé, je relevai mon regard haineux vers la fenêtre. Là, je compris pourquoi ce piaf faisait autant de bruit: c'était parce qu'il y en avait deux. Et le deuxième n'était pas n'importe lequel. Aussitôt mes yeux s'adoucirent, car je ne comprenais pas. Pourquoi un pigeon se pointait à ma fenêtre ?

Je me levai, presque effrayée de voir ces deux oiseaux frapper avec tant de frénésie sur cette fenêtre. Un peu plus et j'allais penser qu'ils allaient la briser. C'est donc dans cette optique que je décidai de leur ouvrir. Ils ne s'engouffrèrent pas dans l'appartement, ils restèrent sur le rebord de la fenêtre. Le pigeon se mit à battre des ailes sauvagement et je crus apercevoir quelque chose. Alors doucement, j'approchai mes mains de l'oiseau et en toute délicatesse, j'attrapai son aile afin de la soulever. Il ne bougea pas, quoiqu'un peu sa tête comme le faisaient les autres de son espèce, et je pus ainsi l'observer. Je n'avais pas rêvé. Cet oiseau avait sur son corps une marque d'anima.
C'est alors qu'Echo me fit comprendre que je devais le suivre, que son potentiel ou son élu, je n'avais pas très bien compris, était en danger. Aussitôt, je pensai à Lorias. Et à comment cet oiseau avait pu me retrouver. Je demeurai perplexe. Mais je voyais dans l'attitude du rouge-gorge que la situation ne me laissait pas le temps d'hésiter.

Alors, plus perplexe que vraiment déterminée, je refermai la fenêtre, attrapai mon sac et une veste, et je grimpai à bord de ma voiture. Je n'avais aucune idée d'où j'allais, mais les deux oiseaux, eux, avaient l'air très sûrs d'eux. Je ne savais même pas combien de temps j'avais dormi, je n'avais même pas regardé l'heure. Le seul repère temporel à ma disposition était qu'il faisait nuit noire. Seuls les lampadaires et les panneaux publicitaires éclairaient la ville lors de cette nuit sans lune...


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Lorias Carden
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Lorias Carden
Affranchie
Dim 9 Sep - 21:58



Gotta hold on
Mon détour par la poste avait été la pire idée. Si les nouvelles lettres de mon ancien bayeur ne m'avaient fait ni chaud ni froid, une lettre avait bel et bien attiré mon attention. Elle provenait du huissier, mais pas le mien, non, celui de ma mère. J'avais ouvert la lettre à l'intérieur du bâtiment, profitant de quelques secondes de chaleur, tandis que les sueurs froides me montaient déjà au cou. Ce n'était pas la première fois que je recevais ce genre de courrier. Quatre ans plus tôt déjà, ma mère m'avait poursuivie pour vol de biens - vol que je n'avais pas commis pour une fois - pour pouvoir récupérer ma part d'héritage de la tante Gina. De l'argent que j'aurais pu utiliser pour me poser quelque part d'agréable, mais les charges que ma mère avaient accumulé contre moi avaient été trop lourdes. Aujourd'hui encore, je ne pouvais lutter contre ça. Cette fois, ma mère était endettée et m'avait mis à charge si elle ne pouvait régler les frais elle-même. De quoi m'accuserait-elle cette fois, si je refusais de payer ? Je n'avais pas les moyens de payer cette somme, encore moins d'engager un avocat pour me défendre. Je sortis dehors, le sang battant mes tempes tel un fouet. En découvrant la somme, je crus m'évanouir. Même si je parvenais à trouver un travail, je n'arriverais pas à rembourser tout ça à temps. Cinq mille livres, remboursable en dix mensualités maximum. Cinq cent livres par mois. Si je travaillais à temps plein, il me resterait à peine assez pour survivre avec un logement, même le plus petit soit-il.

Que faire, alors ? Ignorer ces lettres comme j'ignorais celles du propriétaire du studio ? Beaucoup de frais à payer, sans même la capacité de décrocher un boulot débile chez Starbucks. Au milieu de la rue, je ne sus que faire. Ma mère allait me pourrir la vie jusqu'au bout. Elle pensait me retourner la chandelle, pour toutes les fugues et le souci que je lui avais causé, tandis que depuis tout ce temps je ne pensais qu'à la fuir pour de bon, m'échapper de sa maltraitance. Ce souci ne semblait surgir que lorsque je n'étais plus là, comme je l'avais indiqué à la police, adolescente, mais ma personnalité trouble-fête ne m'avait jamais rendue crédible à leurs yeux, puisque ma mère venait toujours amener son semblant de bonne foi pour m'enfoncer. Je ne faisais pas le poids contre ses accusations, et à chaque fois, je sombrais. Cette fois-ci, ça tombait au pire moment. J'étais déjà à la rue et sans emploi, mais avec une telle dette sur le dos, je ne risquais pas de m'en sortir. Finalement, je devais être la deuxième à m'enfoncer, la première étant ma mère. Elle trouvait toujours un moyen de resurgir dans ma vie pour m'embourber cinq pieds sous terre. Encore un pied et je crevais.
C'était peut-être ça, la solution.
Non, il en était hors de question. A ce moment-là, l'adrénaline me poussa à courir, vite, très vite, et déferlant dans les rues je repérai rapidement une victime à qui j'arrachai le sac. Deux hommes se mirent à me courser, et j'accélérai encore malgré le manque de sucre dans mon sang. Au coin d'une rue, je décidai de foncer pour traverser une route. J'évitai une voiture de justesse. Ce fut le vélo que je ne vis pas arriver. La roue s'enfonça dans mes côtes et je tourbillonnai sur moi-même jusqu'à m'écraser lourdement sur mon épaule qui craqua lourdement. Des hurlements. Un bras qui m'agrippa et me fit grincer de douleur. Un temps. L'instinct me fit courir. Les hommes tentèrent de me poursuivre mais lâchèrent l'affaire, ils avaient déjà récupéré le sac, et moi, j'avais empiré mon cas. Je courais à toute vitesse, tâchant d'ignorer la douleur, maintenant mon bras droit contre mon torse. Je ne savais pas où aller. Je ne savais pas quoi faire. La lettre dans mon sac à dos me hantait. Mais celle-ci, je ne pouvais la fuir. Un roucoulement me donna l'alerte et je me mis alors à suivre cette masse grisâtre qui m'apparaissait de manière floue entre mes larmes de douleur.

Je parvins bientôt au refuge proposé par Roger. Certains d'entre eux étaient déjà là. Je me laissai tomber en un grognement contre le mur de briques. Encore une fois, Roger avait choisi une impasse. Je m'enfonçai dans les emmerdes plus profondément que jamais auparavant. Et pourtant, j'avais déjà été dans un magnifique pétrin...  Je fermai les yeux un instant. Je pensais les rouvrir un instant plus tard, mais quand je les rouvris, le soleil se levait. J'avais faim. Mon ventre se tordait. Je pensai à la viennoiserie que Rae m'avait offerte, mais elle était rangée dans mon sac, dans mon dos. Je fermai les yeux pour oublier la faim. Je ne pouvais même plus dire combien de temps s'était écoulé depuis mon dernier réveil. A chaque fois que j'ouvrais les yeux, la lettre et ma situation pittoresque me revenaient à l'esprit, et la même idée de revanche me venait en tête. Je m'étais battue pour survivre, mais face à cette nouvelle attaque de ma mère je ne pensais qu'à cette vengeance, la meilleure qui soit : arrêter de survivre. Ma mère ne pourrait plus jamais rien contre moi. Elle se retrouverait seule dans ses emmerdes. Je ne voyais que ça. Je n'avais plus la force de me battre. D'autant plus que je ne pouvais bouger sans déclencher une terrible douleur et que, sans les moyens de payer un médecin et des médicaments, mes chances de trouver un travail tombaient à zéro. J'étais foutue. Je me rendormis, épuisée et sans rien d'autre à faire.
J'entrouvris les yeux à la sensation d'un bec caressant ma joue. J'eus à peine le temps d'apercevoir les trois points bleus que j'avais aperçu il y a si longtemps, comme un songe, lors de ma première fugue, avant de refermer les yeux à nouveau. Je n'avais plus si froid que ça. Des plumes semblaient me réchauffer, sans que je puisse déterminer s'il s'agissait des plumes de Roger ou d'une sensation anesthésiante. Un effet placebo pour me faire croire que je n'étais pas en train de mourir. Le sang sur mon flanc devait avoir séché maintenant. Mes larmes aussi, d'ailleurs. Des jours avaient dû passer. J'étais peut-être déjà morte. Je ne savais plus. Je ne pensais qu'à cette vengeance. Retirer à ma mère le peu qu'il lui restait. Sa fille, dont la valeur était tombée dans le négatif avant même sa majorité. Ma mère n'avait jamais rien fait de bien. Pas même cet enfant.
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Rae Lucas
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Rae Lucas
Érudite enseignante à l'Académie des Lions (Alliance)
Dim 9 Sep - 22:34
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Je ne savais pas où j'allais. Je traversais les rues d'Edimbourg à la vitesse des oiseaux. Le pigeon depuis longtemps nous avait déjà semé, comme s'il voulait prendre de l'avance afin d'arriver le premier sur les lieux. Je ne comprenais pas ce qu'il se passait, ni ce qui me prenait de poursuivre deux oiseaux en plein milieu de la nuit. Un coup d'oeil à l'horloge numérique de la voiture suffit à me rendre compte de l'heure tardive. Deux heures du matin. J'allais être en forme pour travailler demain... Ou pas du tout.
Echo ralentissant, je garai la voiture dans une rue tranquille où personne n'allait passer, si ce n'était des gens ivres pour être sortis en plein milieu de semaine. C'est en sortant de l'habitacle que je me rendis compte à quel point j'avais faim. Je n'avais rien mangé depuis le midi la veille et là, dans ces moments d'incertitudes, je sentais mon estomac gronder. Qu'allais-je trouver ? Un cadavre ? Une Lorias emmerdée jusqu'aux os ? Ou peut-être rien du tout. Mais au vu du rouge-gorge qui me pressait tant, je compris que je n'étais pas prête à saisir la gravité de ce que je m'apprêtai à découvrir. La faim pourrait attendre.

Je courais dans les rues, poursuivant cet oiseau qui allait bien plus vite que moi. Si j'aimais marcher, je n'appréciais pas spécialement la course et je me trouvai bien rapidement essoufflée. Je ne m'arrêtai cependant pas, car la curiosité me saisissait à la gorge. Où était-on en train de m'emmener ?
Dans une ruelle sombre, à peine éclairée. C'étaient là les sorties de secours des deux immeubles qui en faisaient cette impasse. Il y avait également quelques containers de poubelles, ce qui diffusait une mauvaise odeur de pourri en rien comparable avec les fientes de pigeons dans l'appartement de Lorias.

Je m'arrêtai brutalement dans ma course, à bout de souffle, en voyant Echo s'arrêter dans cet endroit ténébreux. Je n'y voyais à peine, je devais plisser les yeux pour voir clairement où je mettais les pieds. Un courant d'air chatouilla ma nuque, je me sentis frissonner. Je n'aimais pas du tout ce genre d'endroit de nuit, seule. En temps normal, je les évitais. D'ailleurs, j'hésitai à faire demi-tour en n'apercevant rien de concluant. Mais c'est un roucoulement qui attira mon attention, alors je m'aventurai un peu plus loin dans l'impasse, jusqu'à tomber sur ce que je crus être un cadavre. Mon coeur s'arrêta un instant. Mes yeux s'écarquillèrent. C'était Lorias, elle était là. Affalée contre ce mur de brique, la mine blême à en concurrencer un défunt, du sang tâchant son chemisier en plus de la marque de café. Des pigeons la recouvraient, comme s'ils cherchaient à la protéger du froid. Est-ce qu'elle était morte ? C'est cette question, qui répandit une fraîcheur macabre dans tous mes membres, qui me fit hésiter à l'approcher.
Quelques secondes s'écoulèrent puis je me dis que si on m'avait amené ici, ça n'était pas pour rien. Ce pigeon ne m'aurait pas guidée ici s'il était trop tard.

Alors je m'approchai à pas de loup, inquiète, les traits du visage tendus. Je m'accroupis auprès de la brune, faisant fuir au passage quelques pigeons. Je ne cherchai pas à les faire dégager, car ils la réchauffaient. En étant si proche d'elle, je ne pus passer à côté de cette épaule déboîtée et de la plaie sur ses côtes. Bon sang, que lui était-il arrivé ? Et surtout, depuis quand était-elle là ? Ma présence allait encore l'agacer. Encore Rae qui cherche à m'aider. Mais maintenant que j'étais là, je ne pouvais pas me résigner à l'abandonner. Vol ou pas, mensonge ou pas, elle risquait le pire si j'ignorais son état proche de la mort.
-Lorias, Lorias, réveille-toi. Je passais ma main derrière sa nuque afin de la secouer légèrement, faisant attention à ne pas bouger son épaule ni toucher ses côtes. C'est Rae. S'il te plaît ouvre les yeux. Cette demande se fit presque sous le ton du supplice. Je n'osais pas imaginer la réaction si elle ne se réveillerait pas.  
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Lorias Carden
Affranchie
Dim 9 Sep - 23:05



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Un murmure lointain perça le voile opaque qui me maintenait inconsciente. Une petite voix qui grossissait. De l'inquiétude. De l'inquiétude pour moi ? Personne ne s'inquiétait jamais pour moi. D'ailleurs, personne ne m'interpellait ainsi avec autant de souci. Pas même ma mère. Jamais. Une sensation chaleureuse dans mon cou. Des picotements. Il y avait une main dans ma nuque. Je luttai pour ouvrir les yeux. Je ne savais plus ce que je faisais là. D'abord, tout était confus. Quand ma vue à moitié floue aperçut la silhouette d'une jeune femme resplendissante, je crus faire mes premiers pas au paradis, auprès d'un ange aux cheveux blonds bouclés et au regard azur réconfortant. Mais rien de tout ça. Les souvenirs revinrent, la douleur aussi. C'était Rae qui m'avait retrouvée sans que je ne sache comment. Je craignais de bouger et de ressentir à nouveau cette horrible douleur. Je craignais de bouger et me convaincre de faire un effort. Pourtant, je ne pouvais pas dire à Rae que je voulais en finir là, comme ça. Elle ne me croirait pas, et cela la mettrait dans l'embarras. Je ne savais pas ce qui la faisait me retrouver ainsi à chaque fois, ni ce qui l'avait poussée à me trouver cette fois-ci. Elle venait, c'était tout ce que je savais. Si je n'avais jamais cru en le destin, je ne pouvais nier le fait que nos destins à toutes les deux étaient liés. C'était évident, maintenant. Nos rencontres n'étaient plus dues au simple hasard. Autre chose voulait que nous nous croisions sans cesse.

Je la contemplais un moment. Mes yeux papillonnaient, m'empêchant de voir parfaitement son visage en continu. Je voulais lui dire de ne pas s'inquiéter pour moi, ça n'en valait pas la peine. Elle avait la vie devant elle, une vie prometteuse, et je ne voulais pas gâcher cela. Après tous les problèmes que j'avais pu lui causer, loin était de moi l'idée de peser sur elle comme un fardeau. Cette fois, j'en avais terminé. J'avais trouvé meilleure solution que les délits pour me venger de ma mère, et je sentais que j'y étais presque.
- Rae... soufflai-je difficilement, la voix rauque, la gorge sèche. Pas... j'avais du mal à parler. Je ne voulais pas qu'elle me prenne en pitié, car je n'avais pas pitié de moi-même. Je voulais que ça arrive. Je voulais terminer ce plan morbide, et qu'une fois mon corps retrouvé on annonce enfin à ma mère qu'elle avait définitivement failli à son rôle. Elle avait tué sa fille, et ce sera à elle de rembourser mes propres dettes. ...cette fois... terminai-je.
Pas cette fois. Rae voulait me sauver, mais le seul moyen de m'aider était de me laisser là, car le démon à vaincre était bien plus gros que tout ce à quoi j'avais dû faire face auparavant. Plusieurs petits démons transformés en boss final. Eh bien, pas cette fois. Ma mère ne gagnerait pas, cette fois. Rae ne me sauverait pas, cette fois. La mort était le seul moyen d'éviter les dettes de ma mère, et à ce moment-là, alors que j'étais blessée, affamée, déshydratée et gelée, ça me semblait être la meilleure idée. Je comprendrai plus tard que cette idée avait été loin d'être la bonne.
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Rae Lucas
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Rae Lucas
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Lun 10 Sep - 18:06
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Je n'arrivais pas à reprendre mon souffle. Ce dernier se bloquait dans ma poitrine, le doute compressant l'air et l'empêchant de sortir. Il m'était impossible de reprendre une respiration normale puisque j'étais terrifiée. Terrifiée d'être arrivée trop tard et que Lorias ne rouvre plus jamais les yeux. Je n'avais jamais vu quelqu'un mourir devant mes yeux et pourtant le départ de ma mère n'avait pas été facile. Je ne voulais pas recueillir le dernier souffle d'un vivant. Je n'étais pas assez forte pour supporter cette douleur, ce passage vers l'au-delà. Alors en voyant Lorias tarder à répondre à mes appels, j'hésitai à m'enfuir, appeler une ambulance, et espérer qu'elle ait rendu l'âme pendant ce laps de temps. C'était morbide comme pensée, mais comment pouvait-on se préparer à la mort ?

Lorsque la brune ouvrit ses yeux avec grande peine, mon souffle se débloqua dans la poitrine et je me sentis plus légère. Seulement, ça n'était pas la grande forme. Garder les paupières ouvertes paraissait être un défi, elle devait puiser dans ses dernières forces qu'elle épuisait à vue d'oeil. La manière avec laquelle elle prononça mon nom me fit frissonner et ma respiration s'arrêta à nouveau. Sa voix était si rauque qu'elle en aurait fait trembler les murs, ses cordes vocales suant sous cet effort sous la déshydratation.
Je cherchai sa main de la mienne afin de lui donner la chaleur et la force nécessaire afin de terminer sa phrase. En entrant au contact de sa peau, je crus être face à un glaçon. Si elle était si sonnée, c'était à cause de la douleur et du froid qui l'anesthésiait. Un peu plus et Lorias pourrait mourir d'hypothermie. En sentant ce froid glacial me geler les membres, je pris soin de ne pas effrayer les pigeons restants. Je n'avais pas grand chose pour la réchauffer et c'était certainement eux qui l'avaient tenu en vie jusqu'à maintenant. Je retirai ma petite veste et la déposa sur son abdomen, espérant la recouvrir un minimum tandis que les oiseaux s'occupaient de ses jambes.
-Tu rêves, lui soufflai-je en réponse.
De toutes les fois où j'avais cherché à l'aider, si je devais en retenir une, c'était bien celle là. Sauver une femme de la faim ou la sauver de la mort, mon choix était vite fait. Je ne savais pas comment elle en était arrivée là, qu'est-ce qui l'avait poussée à se laisser dépérir dans un coin, pourquoi elle était si blessée, mais à cet instant c'était bien là le dernier de mes soucis. Je ne voulais pas qu'elle meure, c'était ça le seul de mes problèmes en cet instant-même.
-Reste avec moi, reste éveillée. Je cherchais en moi la force de prononcer ces mots durement, comme des ordres. Pourtant, ma lèvre inférieur tremblait. Même pour ma mère, que j'avais vu jusqu'à la veille de sa mort, je ne l'avais jamais frôlée d'aussi près. J'avais l'impression que Lorias pouvait partir en une seconde à peine. Je la connaissais à peine et je commençais tout juste à l'apprécier. Même si elle m'était presque inconnue, je ne pouvais demeurer de marbre face à la mort. Et Lorias ne partirait pas, pas ce soir.

Et il fallait passer par la première et douloureuse étape, qui risquerait bien de la réveiller.
-Il faut que je remette ton épaule en place, déclarai-je en détachant correctement chacun de mes mots afin qu'ils soient entendus par la principale intéressée. Je lui faisais croire que je savais parfaitement faire ça, remboîter une épaule. Mais je ne l'avais jamais fait de ma vie. Seulement, dans cet état, je ne pouvais rien faire d'elle. Au moindre mouvement de son bras, elle risquait d'hurler le martyr. Là, elle risquait d'hurler aussi, mais une seule fois.
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Lorias Carden
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Lorias Carden
Affranchie
Lun 10 Sep - 20:53



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Je n'étais pas sûre de bien entendre ses mots. Elle était venue au hasard, tombant du ciel comme un ange gardien, pour me sauver d'une mort que j'attendais depuis un moment. Mon corps était jeune et résistant, il avait du mal à lâcher prise. Je sentis à peine ce qu'elle déposa sur moi. Je préférais ne pas bouger et laisser mon corps en suspens. Tous mes muscles devaient avoir lâché prise, sauf mon coeur qui persistait. J'avais été à deux doigts, à quelques minutes sûrement, de m'endormir pour de bon. Mais Rae était arrivée, et je me demandais si c'était une bonne chose qu'elle soit venue alors, car elle prenait de gros risques en tentant de m'aider. Un mauvais geste, un mauvais timing et elle se retrouverait avec un cadavre sur les bras. Je ne voulais pas la mettre dans un tel embarras. Cette fois, je devrais faire un effort pour elle.

Elle voulait déjà procéder à quelque acte médical, comme si elle s'y connaissait. Je m'en fichais, au fond, car je ne pourrais réagir de toute façon. Je ne sentais plus grand chose bien que des sensations dans mon torse couvert revenaient. Je hochai la tête pour laisser Rae mettre en place son plan de sauvetage. Il y avait autre chose que je pouvais lui donner finalement, après tout ce que je lui avais pris et ce que je n'avais pas les moyens de lui offrir. Je pouvais lui donner ma vie à sauver. Sans savoir comment elle avait pu me retrouver, je la laissais faire. Je le découvrirai peut-être ensuite, mais pour l'instant, je repoussai mon plan morbide pour laisser Rae m'aider. Un jour, elle comprendra peut-être pourquoi je ne pouvais lutter contre ce mal, mais pour l'instant, je ne pouvais me résoudre à la lier à mon corps d'une manière aussi glauque. Je préférais qu'elle garde en tête le souvenir de ce premier soir, avant que je ne déclenche la tempête en lui volant ses biens. Je l'avais sûrement traumatisée en partant ainsi avec ce collier si cher à son coeur, mais rien ne dépassait le traumatisme d'une mort à laquelle nous avions assisté. Finalement, peut-être que je devrais aller mourir sur le paillasson de ma mère.
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Lun 10 Sep - 21:11
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Je n'eus comme simple réponse qu'un hochement de tête, tout aussi mou que sa voix, tout aussi vain que tenter de laisser ses paupières ouvertes. Elle me faisait énormément de peine. Personne ne l'avait remarquée, avant ? De toute évidence, elle n'était pas là depuis ce soir. Depuis bien plus longtemps. Elle portait encore la chemise de notre dernière rencontre, tous les évènements avaient dû s'enchaîner. Personne ne l'avait vue, dans cette ruelle ? Tous les passants qui marchaient dans ces rues chaque jour, aucun d'eux ne lui serait venu en aide ? Des gens auraient-ils pu être si cruels, de voir une jeune femme mourante dans les rues d'Edimbourg sans se questionner ? Sans chercher à lui tendre la main ? Sans tenter à l'aider à se lever ? Cette réflexion me révolta. Lorias n'avait personne dans sa vie, à part son troupeau de pigeons. Même les inconnus ne s'étaient pas arrêtés sur elle. J'avais l'impression de porter sur mes épaules une charge immense; celle d'être la seule personne en qui elle pourrait avoir confiance. La seule personne qui est prête à venir la secourir en plein milieu de la nuit, alors qu'elle est aux portes de la mort. La seule qui sera prête à l'accueillir chez elle, car évidemment, si je ne découvrais pas de plaies mortelles, je ne comptais pas l'amener à l'hôpital. Vu son revenu, Lorias ne devait pas avoir d'assurance maladie et les urgences lui reviendraient une fortune. Mon appartement lui, ne lui reviendrait à rien.

Mais d'abord, il fallait remettre cette épaule au bon endroit.
Je récupérai tous ses cheveux emmêlés et les déposai sur son côté en ordre, afin de me dégager la vue. Les épaules déboîtées, ça se voyait dans tous les films d'action. C'était l'unique moment de ma vie où j'avais vu quelqu'un faire ça et se la remettre en place. Ca avait l'air simple. De toute manière, l'os n'était pas au bon endroit de l'articulation, donc il devrait coulisser tout seul, non ?
Lorias était si faible qu'elle n'aurait pas trouvé le moyen de me rejeter de toute manière. Elle s'offrait tout à moi, me laissant tester mes gestes prompts. Je n'étais pas très rassurée et mes mains tremblaient lorsqu'une agrippa son bras, l'autre sa nuque pour maintenir les deux parties à rassembler.
-Ok. Un... Deux...
Je ne laissai pas le temps au trois de venir, je donnai déjà un coup sec dans le haut du bras et l'épaule sembla se mouvoir rapidement toute seule jusqu'à retrouver sa place. Du moins, elle avait l'air déjà mieux positionnée que toute à l'heure. Ce mouvement me fit frissonner, car ce n'était pas un puzzle 500 pièces que je venais de terminer. C'était le corps de Lorias que j'étais en train de rapiécer.
Mon dieu, si cela ne la tirait pas de sa semi-inconscience...

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Lorias Carden
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Lun 10 Sep - 21:28



Gotta hold on
J'aurais préféré avoir ses mains sur corps dans un autre contexte, mais je n'étais pas habituée pour autant à ce qu'on s'occupe ainsi de moi. Je me demandais ce qui la poussait le plus à m'aider : la pitié, ce que la plupart des gens ressentait en découvrant une fille blême étalée par terre, clairement en train de crever, ou l'envie d'apprendre à me connaître malgré le fait qu'il n'y avait pas plus à savoir sur moi que ce qu'elle savait déjà. En tout cas, elle était revenue, c'était bien la première. Je sentais son inquiétude et la laissa agir sans bouger, quitte à ce qu'elle empire la situation, car il n'y avait pas pire que la mort à l'autre bout, de toute façon. La douleur qui se répandit dans mon épaule m'envoya valser dans un semi-rêve, et j'aurais pu rester ainsi dans l'inconscience pour un moment si le parfum de Rae n'attirait pas mes narines. Il était fort, embaumant les poubelles et les murs séchés de pisse de la ruelle. C'était une odeur différente que je connaissais déjà, et dont je me souviendrai encore longtemps.

Mes yeux papillonnèrent et je fis mon possible pour les stabiliser. Je pus découvrir avec un peu plus de clarté le visage de Rae, qui avait fini de me rafistoler. Elle avait sûrement hâte de quitter cet endroit pittoresque, et je la comprenais. Il n'y avait que moi pour élire domicile ici.
Je redressai la tête, incertaine de bien sentir mon corps. Certaines douleurs ne semblaient pas faire écho des endroits escomptés. La confusion me fatiguait d'autant plus, alors je laissais tomber. Je pouvais à peine esquisser un geste.
- Tu ne devrais pas rester ici, dis-je lentement.
Ma gorge, en revanche, me faisait clairement souffrir. C'était un désert de terre sèche à l'intérieur et plus je parlais plus la paroi craquait. Mais autant je pouvais rester là jusqu'en crever, autant je ne voulais pas que Rae s'attarde ici. Ce n'était pas prudent.
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Rae Lucas
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Rae Lucas
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Lun 10 Sep - 21:47
gotta hold ond
Nous sommes nés seuls, nous vivons seuls, nous mourons seuls ce n’est que par notre amour et l’amitié que nous pouvons créer l’illusion d’un instant que nous ne sommes pas seuls. orson welles.

▼▲▼


Sous le coup de la douleur, je crus l'avoir envoyée tout droit vers la Faucheuse. Tout son corps semblait avoir déconnecté, comme incapable de gérer la douleur générée par le craquement sourd de l'épaule. Moi aussi, de déplacer ce membre, ça m'avait rendu mal. Sentir ce mouvement jusque dans mes doigts, c'était une sensation très étrange que je n'espérais pas revivre. Au-delà de quelques bobos, un peu de désinfectant et un pansement, je n'avais rien d'une grande infirmière. J'étais une altruiste et appréciais prendre soin des gens, mais le domaine de la santé n'était pas le mien. Moi, je m'occupais d'instruire les gens, non pas de les soigner. C'était une autre vision de l'altruisme, puisque je donnais de moi-même afin de rendre leur vie meilleure. Mais en cet instant, je crus avoir tout foiré jusqu'à ce qu'elle ne rouvre les yeux une bonne fois pour toute.
Elle cligna des paupières plusieurs fois, avant de réussir à me voir nette et à pouvoir se rendre compte de ma réelle présence. Elle avait l'air si... ailleurs toute à l'heure que mon être devait lui paraître tout droit sorti d'un rêve. Le soulagement s'empara de moi et je ne pus m'empêcher de laisser un sourire apparaître à mes lèvres. Lorias était de retour parmi nous, parmi les vivants. Je n'avais plus l'impression de détenir une vie fragile entre mes mains, qui pourrait disparaître à tout instant.
C'est dans sa voix que je compris qu'elle était loin d'être remise sur pied. J'avais l'impression de sentir la sécheresse dans sa bouche, mais malheureusement j'étais partie si vite de la maison sans savoir ce qui m'attendait que je n'aurais pas pensé une seule seconde à apporter à manger ou à boire. Malheureusement pour elle, elle devrait patienter un peu.
-Toi non plus, lui répondis-je en haussant les épaules. La rue était peut-être son univers, mais il ne devrait être celui de personne si ce n'était celui des cafards et des pigeons. Quoiqu'en voyant ce que ces oiseaux ont été capables de faire pour l'une de leur potentielle -ou élue ?- j'étais en train de changer mon avis à leur sujet. Sans eux, Lorias serait certainement morte de froid bien avant que je n'arrive à elle. Sans compter le pigeon anima qui avait su trouver l'anima du rouge-gorge, qui était ensuite venu frapper à ma fenêtre pour me réveiller. Comment ce piaf avait-il compris, ou plutôt avait-il su, que je serais venue l'aider ? J'aurais pu décider de tourner la page pour de bon et de laisser Lorias dans ses problèmes. Ou alors, Echo lui avait tout dit. Ou alors, le pigeon savait tout.
-Fini de pourrir ici. Viens, fis-je en passant un bras derrière elle, afin qu'elle s'accroche à moi pour se relever. Je ne connaissais les forces qui lui restaient, je ne savais pas si ses blessures lui permettraient de se lever, car dans le noir de cette ruelle ténébreuse, je ne voyais rien. J'espérais simplement qu'elle ait assez de courage dans sa douleur pour marcher jusqu'à la voiture. Le reste après cela ne serait plus qu'une partie de plaisir. Mais une chose était sûre, je n'allais pas la quitter des yeux. Depuis que je la connaissais, Lorias était comme un filet d'eau entre mes doigts. En coup de vent, elle finissait toujours par m'échapper sans que je ne puisse la retenir. Parviendrais-je à en conserver ne serait-ce qu'une gouttelette dans le creux de ma paume, un jour ?
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Lorias Carden
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Lorias Carden
Affranchie
Lun 10 Sep - 22:19



Gotta hold on
Elle n'allait pas me lâcher. Je le savais déjà à ce moment-là. Sans me faire réellement confiance, elle allait m'aider, et ne pas me laisser mourir ici comme j'en avais eu l'intention. Elle pouvait m'aider ce soir mais ça ne règlerait pas mes problèmes. Certains maux n'étaient pas pansables. Pourtant, je ne la repoussai pas quand elle vint passer un bras autour de moi pour me hisser vers le haut. En même temps, qui serais-je pour refuser l'aide d'une charmante demoiselle ? En vérité, je n'avais pas la force de la repousser. Cette fois, elle pouvait bien faire ce qu'elle voulait de moi, j'étais drainée de ma force vitale. J'avais de la chance finalement que ce fût Rae qui me trouva et non un vieux pervers comme il en trainait plein à cette heure-ci de la nuit, à la recherche d'une petite dame à violenter. Je fis ce que je pus pour aider Rae dans sa tâche, mais j'étais un fardeau à porter, et je manquai d'indiquer à Rae de me laisser si j'étais trop lourde, car c'était vain de se donner de la peine pour ce qu'il restait de moi.

Elle avait dû venir en voiture, et j'espérais y arriver vite, car me déplacer ainsi me faisait terriblement souffrir. Je sentais Roger roucouler comme s'il pouvait sentir ma douleur. Il devait bien la sentir pour agir ainsi, d'autant plus qu'ils étaient tous restés là contre moi. Ni eux ni Rae n'avaient voulu m'abandonner, quand tout dans ma vie m'avait lâchée. Je m'accrochai à Rae de mon bras épargné - bien qu'il n'ait pas plus de force que l'autre - car je sentais que Rae ne m'abandonnerait ici sous aucun prétexte et je ne voulais pas qu'il lui arrive quelque chose dans ce coin puant. Je n'étais pas apte à me défendre, tant pis, mais je n'étais pas apte à la défendre elle, ça me semblait bien plus grave. J'avais peut-être l'air d'une sans-coeur comme ça, mais au fond, je me souciais beaucoup trop des autres, c'est pour ça que je faisais mon possible pour partir au plus vite et loin d'une victime. Dès que Rae s'était affichée devant moi avec sa peine, j'avais lâché et avais été vendre mon âme pour récupérer le collier. Alors, s'il lui arrivait quelque chose ici à cause de moi, je ne me le pardonnerai pas. J'avais vendu mon âme au diable, mais pas mon coeur.
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Rae Lucas
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Rae Lucas
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Lun 10 Sep - 22:41
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Lorias ne lutta point, ce fut parfait. Je mis ma force dans mes bras et mes jambes, poussant sur mes cuisses afin de nous relever toutes les deux. Heureusement, nous avions le mur de la ruelle qui nous aida à ne pas nous écrouler. Car si j'avais assez de force pour me hisser seule, quand il fallait aider quelqu'un d'autre, c'était le double de son poids qu'il fallait assurer. Sans oublier son gros sac à dos, que j'emportai sur mes propres épaules sans lui laisser le choix. Avec son articulation certainement encore douloureuse, je ne voulais pas qu'elle prenne le risque d'aggraver son cas. Lorsque nous nous levâmes, les pigeons déguerpirent sans demander leur reste, comme s'ils avaient accompli leur mission et qu'ils pouvaient reprendre leur chemin. Je reprenais Lorias en main désormais, car malheureusement les pigeons n'avaient pas encore hérité du don de guérison ou de repos.
J'appelai Echo dans ma tête, espérant qu'il réponde à mes appels. J'avais besoin de lui pour qu'il nous guide à la voiture. Dans ma précipitation de toute à l'heure, j'avais complètement oublié le chemin emprunté et je n'avais même pas consulté la boussole dans ma tête. Quelle belle utilisation de mon don me direz-vous. Mais je n'avais pas encore l'habitude de ces petites options supplémentaires, je n'avais pas le réflexe de les user à chaque fois.
Alors le petit oiseau apparut, filant au-dessus de nos têtes en attrapant quelques insectes qui tournoyaient sous la lumière des lampadaires. Heureusement pour moi, il se souvint de l'emplacement de mon véhicule. Le trajet jusqu'à elle me parut long. Toute à l'heure, je l'avais fait en courant et là je le faisais au ralenti avec une blessée. Mais je la soutenais, plus forte que jamais, en gardant mon bras dans son dos et le sien qui me passait par-dessus les épaules. Nous croisâmes un mec, qui nous toisa dans tous les sens, sans pour autant s'arrêter. Nous n'avions pas l'air assez en galère ? Je ne me permis aucune remarque, car je n'avais pas que ça à penser, mais cette non-réaction me contraria.

Enfin nous arrivâmes à la voiture. J'y installai Lorias et conduis rapidement en silence jusqu'à mon appartement. Il n'y avait pas de circulation à cette heure du milieu de la nuit, alors je suis rapidement arrivée à bon port. Je n'avais même pas expliqué à Lorias où nous allions, mais cela me semblait évidement. Et puis, à force de venir, elle devait connaître le chemin pour venir chez moi. Ca n'était rien que la troisième fois... Et uniquement la deuxième où elle était vraiment invitée. L'avoir dans cette voiture, même si elle était au bord de l'épuisement, ça me rappelait cette première soirée. Comment aurais-je pu penser qu'à peine quelques semaines plus tard, je me retrouverais à la secourir dans la rue ? Moi qui pensait m'arrêter sur un coup d'un soir, une découverte agréable... Je m'en trouvais bien surprise.
Il fallut encore grimper les escaliers jusqu'à mon palier et déjà je sentais la fin du supplice s'arrêter. En ouvrant la porte de l'appartement, je fis comme la première fois: je n'attendis pas pour l'amener dans la chambre. C'est là qu'elle serait le mieux, afin que j'observe ses plaies tout en étant agréablement couchée, pour ne pas qu'elle souffre. A la lumière enfin claire, je m'aperçus de son état. Son visage blême, ses yeux ternes, ses cheveux emmêlés, sa peau crasseuse, sa chemise tâchée de sang séché. Pour la première fois depuis que je la connaissais, je me retrouvais confuse de devoir lui retirer son haut. Cette situation n'était pas comme les autres que nous avions connues. Alors je m'absentai un instant, lui ramenant de la cuisine une bouteille en PET d'un demi-litre d'eau. M'asseyant à son chevet, je la lui ouvris et la lui tendis.
-Que t'est-il arrivé ? demandai-je sur le vrai ton de l'inquiétude.

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Lorias Carden
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Lorias Carden
Affranchie
Lun 10 Sep - 23:02



Gotta hold on
Le chemin me parut intemporel. Difficile d'avoir conscience du temps quand on était au bord de l'inconscience. Il me sembla avoir vu une silhouette masculine sur le chemin, mais heureusement, ce n'était pas un malfrat venu s'en prendre à nous. Je fus soulagée d'arriver à destination, dans l'appartement devenu familier de Rae, où elle était désormais en sécurité. Elle me guida jusqu'à son lit sur lequel elle me déposa et la pression quitta mes jambes. Je soufflai un coup. Une part de douleur m'avait quittée, mais c'était sûrement car mon corps cherchait à en retrouver l'absence au plus vite. Rae s'absenta un instant. Malgré ma saleté et mon air monstrueux, elle m'avait déposée dans son lit, prenant le risque de tâcher les draps de ma crasse. Faisait-elle ça par altruisme ou était-ce pour moi qu'elle faisait tout ça ? Encore une fois, je ne le savais pas. Je me sentais un peu plus éveillée que précédemment, j'avais retrouvé un peu d'énergie du fait de ne pas vouloir mourir ici, dans l'appartement de Rae, bien que je fus encore très affaiblie.

Rae revint et me donna une bouteille d'eau que, malgré ma soif, je saisis lentement et portai avec peine jusqu'à mes lèvres. Je bus longuement, mais lentement, ma gorge déglutissant douloureusement. Bientôt, elle irait mieux, mais je doutai qu'elle ne me fasse moins mal avant demain. Je baissai la bouteille, elle était presque vide, et la rendis à Rae car je ne savais pas où la poser et j'étais quasi sûre que je la ferais tomber si je tentais de la laisser où que ce soit.
Ma sauveuse - qui ne savait toujours pas dans quel merdier elle s'était embourbée - me demanda ce qu'il m'était arrivé, et comme à chacune de ses questions, je ne sus que répondre. L'histoire était trop longue, trop compliquée, trop inexplicable avec des mots. Alors, je me contentai d'un simple :
- J'ai encore fait une connerie, comme toujours.
Ce n'était pas totalement faux, même si cette fois ma mère y était pour beaucoup dans mes emmerdes. Cependant, ce n'était pas à elle que je voulais penser en cet instant de survie. Je me trouvai un instant à envier cette personne dont Rae s'occupait avec tant de soin. Sauf que cette personne, c'était moi. C'était de moi dont on s'occupait, moi qu'on était venu chercher dehors, moi qu'on avait déposé dans un lit chaud et douillet pour la nuit.
- Merci, terminai-je oralement mon monologue mental. Comment tu m'as trouvée, demandai-je enfin, bien que je n'eus pas la force de mettre le ton de l'interrogation dans ma voix basse et encore rauque malgré l'eau.
Rae avait une voix naturellement rauque qui lui donnait un air rebelle, avec un léger accent américain en fond, et je ne réalisai que maintenant à quel point ça m'avait attirée le premier soir. Car ce soir-là, je n'avais pensé qu'à la voler, alors qu'à ce jour, alors qu'elle donnait encore de son temps, de son énergie et de son souci pour m'aider, je prenais conscience du fait que je ne la méritais pas, mais que dans un autre monde, notre nuit ensemble se serait transformée en journée au parc et dîner aux chandelles. Tous ces trucs que les gens normaux faisaient et que je ne pouvais pas lui offrir.
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Rae Lucas
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Rae Lucas
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Mar 11 Sep - 19:29
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C'est quand je vis toute l'eau avalée par Lorias que je me rendis compte à quel point elle était déshydratée. En réalité, ça n'était pas le froid qui avait failli l'emporter toute à l'heure mais bien la déshydratation. Lorsqu'elle me rendit le litre d'eau à moitié vidé, je le lui repris sans rien dire. Je vissai le bouchon sur la bouteille et posai cette dernière au pied du lit, la laissant proche de la brune au cas où elle voudrait encore boire - ce qui arriverait assez vite c'était certain. Tout le temps passé dans cette ruelle, elle l'avait passé sans boire. Un être humain ne pouvait pas vivre bien longtemps sans eau et ce n'est pas avec ce demi litre que la brune aura refait ses réserves.
Oui, une connerie. Pourquoi m'embêtais-je encore à poser la question. Je haussai les épaules, car j'aurais dû me douter qu'elle n'allait pas me donner de détails. Mais n'empêche qu'elle était dans un sale état, elle avait dû se ramasser une voiture en tentant d'échapper à quelqu'un. Ou qui sait pour quoi. Avec Lorias, je n'étais pas au bout de mes surprises. Nous avions une vision du monde totalement opposée, des objectifs partant dans des sens contraires. Ses réactions ne sont jamais semblables aux miennes et de ce fait, à chaque fois je reste intriguée.

Sa question me fit sourire. Je pense qu'elle était prête à attendre l'histoire des élus et des animas. Ces pigeons, aussi bêtes qu'ils pouvaient le paraître, lui avaient témoigné une réelle affection et sans eux, Lorias ne serait sûrement plus là pour savoir quel était ce lien si fort, si étrange, qui l'unissait à ces oiseaux. Cependant, je ne pouvais pas tout lui raconter maintenant, elle risquait de ne rien comprendre. Elle était encore sonnée, affaiblie, elle n'allait pas pouvoir assimiler autant d'explications. Et je ne pouvais pas lui expliquer simplement qu'un pigeon et un rouge-gorge s'étaient unis pour me guider à elle. Elle se poserait encore plus de questions que si je venais à lui parler des animas.
-Ho, c'est juste... Une sorte de petit voix dans ma tête. Je t'expliquerai une fois. Je ne lui mentais pas. Echo était bien une sorte de parole dans mon esprit, nous pouvions communiquer ensemble et c'était lui qui m'avait averti de son état, après avoir lui même été notifié par le pigeon.

-Je vais regarder ta plaie. Je m'accroupis au pied du lit afin d'être à la bonne hauteur pour observer le côté blessé de Lorias. Il ne me semblait pas qu'elle soit blessée ailleurs, du moins le sang n'avait tâché que sa chemise. Son pantalon, bien que sale, ne me semblait pas être couvert de sang.
Je remarquai rapidement que je ferais mieux de déboutonner le chemisier pour mieux l'ausculter. Alors je défis les quelques boutons du bas, révélant son ventre et son nombril. J'avais le sentiment de connaître ses courbes par coeur et pourtant, à chaque fois que je la frôlais, je frémissais. Comme la dernière fois où je lui avais retiré son vêtement qui était en réalité le mien. Mais ici, la situation était assez grave pour que je ne me laisse pas distraire par les souvenirs de cette nuit torride.
Je tirai un peu sur le tissu et découvris la plaie. Ou plutôt le massacre. Car il n'y avait pas qu'une blessure, son côté gauche était recouvert d'immenses hématomes à la teinte bleu foncé. La blessure n'était pas grande, mais plutôt longue et semblait assez profonde. J'espérais qu'il ne faudrait pas recoudre. Je n'en avais pas les capacités.

Je me levai et m'éclipsai dans la salle de bain dans laquelle j'ouvris la pharmacie. Je récupérai du désinfectant, une crème naturelle qui aidait à soigner les hématomes ainsi qu'une seconde pour les douleurs des articulations que j'utilisais lors de mes longues randonnées en cas de problème au genou. Je revins vers Lorias les bras chargés de produits en tout genre. Je retrouvai ma place au sol et empoignai le désinfectant en spray ainsi que quelques compresses afin que le liquide ne coule pas sur les draps.
-Serre les dents. J'appliquai le désinfectant sur la plaie et épongeai le surplus avec la compresse. Il faudrait sûrement laisser à l'air cette nuit avant qu'une infection se loge dans la blessure. Je pris ensuite la pommade naturelle et en appliquai doucement sur les hématomes de son abdomen. Est-ce que tu as d'autres douleurs ? Car si elle s'était fait ramassée par une voiture ou frappée par quelqu'un, elle pouvait bien avoir d'autres points douloureux.
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Lorias Carden
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Lorias Carden
Affranchie
Mar 11 Sep - 20:42



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Sa réponse fut vague, mais je sentais cette fois qu'elle avait envie de m'en dire plus, au contraire de la dernière fois. Elle allait m'en dire plus. Ce n'était sûrement pas plus mal qu'elle remette ses explications à plus tard, car j'étais si fatiguée que j'écouterais n'importe quoi, même une histoire d'extra-terrestres tombés du ciel ou d'autre monde secret au nôtre. N'importe quoi, tant que je n'avais pas besoin de réfléchir. Elle commença bientôt à observer mes plaies tandis que mon esprit divaguait en imaginant ce qu'elle aurait bien à me raconter plus tard sur la façon dont elle m'avait trouvée. Il parvint à quelques théories du complot plus étranges les unes que les autres, et pendant un instant je crains que Rae ne fût un sbire de ma mère venu me réclamer l'argent que je n'avais pas et que je lui avais soi-disant volé. Je tremblai quelques secondes, minutes ? Un temps. Alors qu'elle pansait mes blessures et que je restais sans bouger, sans répondre à ses questions sur la douleur, car honnêtement, je ne ressentais pas grand chose en ce moment. Je préférais ne pas bouger. Ne rien ressentir. Ne pas me poser de question sur moi. En revanche, des questions sur elle tournaient dans le font de mon crâne, des questions que je n'avais pas la force de poser dès lors.

Je ne répondis pas. J'avais du mal à me tenir éveillée. D'autres douleurs ? C'était un bien grand mot. J'avais un bon nombre d'emmerdes, mais de la douleur, j'avais arrêté d'y penser il y avait déjà un moment, car j'étais habituée à m'en prendre plein la tête.
- Tu veux dormir ? répondis-je évasivement.
Il était hors de question que je gâche sa nuit, surtout si elle travaillait le lendemain. Et puis, je ne pouvais pas répondre à ses questions de toute façon, je n'avais pas les idées assez claires pour fournir une réponse compréhensible. Pour le moment, je préférais qu'elle se repose, puisque je n'y arrivais pas moi-même. Je me contentais de rester planter là sans bouger pour laisser mon corps endormi, mais mon esprit lui n'était pas prêt de s'apaiser, pas prêt à me laisser dormir. Il était encore fixé dans son idée qu'il ne pouvait pas se laisser dépérir ici, chez Rae. Mais il était encore déterminé à pourrir la vie de ma mère de la pire façon qui soit.
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Rae Lucas
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Rae Lucas
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Mar 11 Sep - 21:33
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Je ne l'avais pas ménagé, étalant de la crème sur ses bleus en insistant bien dessus afin que la pommade pénètre la peau, désinfectant sa plaie, Lorias n'avait pas bronché. Elle avait l'air épuisée. Elle était tellement à bout de force que son corps ne répondait même plus à ses appels à l'aide. Son système nerveux avait décroché au profit d'une fatigue extrêmement importante. En la voyant prendre son temps avant de me répondre, je me relevai afin de m'asseoir sur le lit. Ses paupières avaient l'air lourdes, à certains moments, elle peinait à les garder ouvertes. J'avais le sentiment d'être une mère au chevet de son enfant malade. Dans mon regard se dépeignait l'inquiétude quand à son état de santé. Je repensais au fait qu'elle avait frôlé la mort. Un instant, je fus transie face à cet accomplissement. J'avais arraché une jeune femme à son destin funeste, à cette Faucheuse prête à l'emporter. Elle avait déjà affûté sa lame pour elle, mais j'étais intervenue et l'avais amenée loin de tout ça. Je voulais que Lorias ait sa chance. Je voulais que Lorias vive. Je voulais qu'un jour, elle mène la vie dont elle a voulu. Même si elle se dit gérer dans la sienne, personne ne rêvait de devenir clochard. Ca n'était pas nos rêves d'enfants. Quand certains voulaient devenir astronautes, d'autres voulaient devenir vétérinaire ou coiffeuse. Et en fin de compte, peu importe le nombre d'années d'études, peu importe le salaire, tant que l'on mène la vie dont on a rêvé, non ?

Dormir ? J'avais complètement oublié cette éventualité. Je m'étais couchée à peine rentrée du travail à dix-sept heures trente. J'avais dormi jusqu'à trois heures, moment où les oiseaux étaient venus fracasser ma fenêtre. Je pouvais attendre encore un peu. Mais la journée prochaine serait rude, c'était certain. D'autant plus que je ne savais pas si Lorias allait rester. Je ne savais pas pourquoi mais désormais, je lui faisais assez confiance pour savoir qu'elle n'allait plus rien me voler. Par contre, qui m'assurerait qu'elle serait encore là à mon retour ? Je le savais, elle ne voudrait pas me déranger ou devenir un fardeau. J'avais peur qu'elle s'en aille, comme le lendemain de notre première nuit. Mais demain était un autre jour, j'avais encore le temps de penser à tout ça. Pour l'instant, je n'avais pas sommeil et Lorias avait sûrement encore besoin de mon aide.
-Je ne suis pas fatiguée, répondis-je. Et toi ? Ou tu préférerais manger quelque chose ? Ou te laver ? Si elle voulait manger, je pouvais lui cuisiner des pâtes, ou alors lui préparer un petit sandwich. Je devrais avoir le nécessaire dans le frigo. Je pourrais faire un plat plus élaboré mais je devais dire qu'à quatre heures du matin, je n'avais pas une grande motivation. Quant à se laver... Vu son état, je n'étais pas certaine qu'elle détienne la force nécessaire pour se faire propre. Du moins, pas seule. Si Lorias optait pour cette éventualité, alors je devrais certainement l'idée. Je préférais ne pas penser à cela, car je sentirais une sorte de malaise m'emballer. Ma probabilité jugeait que Lorias allait sûrement choisir de dormir, alors dans ce cas j'appliquerais la pommade pour les articulations avant de la laisser se reposer. Elle allait en avoir besoin, d'un bon sommeil réparateur dans un lieu sûr, chaud et confortable. Ca changeait de la ruelle dans laquelle je l'avais trouvée.
Je pris doucement l'une de ses mains entre les miennes, entourant mes paumes sur son poing, lui apportant de la chaleur et cherchant à la stimuler, espérant qu'elle ne s'endorme pas avant de m'avoir répondue.

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