Inscription Lex Hudson

Lex est le petit-fils d’un élu du Lion. Quand on est descendant d’une force de la trinité, les exigences sont nombreuses et difficiles. Si son père avait subi de nombreuses restrictions et avait été éduqué comme le fils d’un roi, il n’avait pas épargné Lex de cette éducation rigoureuse. William, son frère, ne l’était pas non plus, mais Lex étant l’aîné de 4 ans, il était le favori pour devenir l’un des élus du Lion. A l’instar de son grand-père, on l’imaginait s’asseoir sur le siège principal, celui qui revient au Siphon. Lex en revanche n’avait pas de pareille intention, non pas que l’ambition lui manquait. À dire vrai, il ne se sentait pas attiré par l’anima du Lion. En revanche… Il l’était davantage par un autre anima, qu’il rencontrait d’ailleurs souvent en rêve. Mais son père ne voyait pas les choses de cet œil-là. Il était hors de question qu’il soit appelé par un autre anima que le Lion. Forçant son fils à se rapprocher de celui-ci, il l’obligeait des heures durant, en plus de l’école, à suivre des cours pour prendre de l’avance sur l’académie qui n’accueillait les potentiels qu’à partir de 15 ans. Âgé de seulement 9 ans, William en ayant 5, il était traité comme un véritable soldat. Et plus le temps passait, moins les choses ne s’arrangeait, au contraire. Ses rêves devenaient nombreux, il voyait toujours plus cette... Somptueuse veuve noire.

Au matin de ses 14 ans, alors qu’il allait fêter son anniversaire, William, son cher et tendre frère, déballait les escaliers avec une nouvelle qui allait ravir son père. Il l’avait vu. Le Lion. Il lui était venu en rêve ! Il était un potentiel. Il en était sûr. Il avait vu sa marque, il avait vu sa splendeur. Tous les signes étaient là et faisaient de William la nouvelle fierté de son père, et de Lex la honte de la famille. De générations en générations, excepté pour Michael l'élu de l'araignée, TOUS les hommes de la famille avaient été des potentiels du Lion, jusqu’à… Lui, la souillure du nom des Hudson, à l'instar de son pathétique ancêtre qui avait trahis les siens.

La mère de Lex, Cathrin, une allemande qui avait suivi Fergus jusqu’en Écosse par amour, déplorait le comportement de son mari envers son fils aîné. En effet, les remarques détestables qu’il lançait à son fils devenaient de plus en plus méchantes, remplies de dégoût et de méprise pour Lex. Alors, ne pouvant plus assister à ces commentaires houleux, elle décida pour le protéger des sévices de Fergus, de l’envoyer chez ses parents en Allemagne à Hambourg. Après hésitation, Fergus accepta, au grand désarroi du cadet William qui déplorait le départ de son grand frère qu’il aimait sincèrement de tout son cœur. Lex n’en avait jamais voulu à William, il n’était pas jaloux, il n’était pas envieux, il était même assez heureux pour lui et cette séparation lui causa plus de mal qu’aucune autre.

Quand il arriva à Hambourg, il fit la connaissance d’Elsa, une jeune fille que gardaient ses grands-parents tous les samedis. Quand elle était présente, il sentait une sensation étrange lui brûler l’avant-bras. Et plus elle était proche, plus cette sensation devenait insupportable. Alors dans un premier temps il s’en éloigna et ne chercha pas à savoir pourquoi il était dans une telle position. Jusqu’au jour où Elsa ne lui laissa pas le choix. Elle entra dans sa chambre, alors qu’il était âgé de 18 ans et lui présenta Milena. Une sublime veuve noire qui grimpait dangereusement le long de sa gorge. Elle l’attrapa entre ses doigts confiants, comme s’il s’agissait d’un jouet, et l’approcha du garçon. Il sut à ce moment là de quoi il en retournait, car s’il s’en était toujours douté ; apercevoir la marque sur le dos de l’araignée confirmait tous ses doutes. Il était un potentiel.

Plus les années passaient, et plus les deux enfants se rapprochaient, partageant ce lien qu’ils avaient en commun. L’araignée était particulière, elle ne choisissait qu’un seul potentiel. Ils étaient à eux deux les seuls représentants humains de l’araignée. Avec l’autorisation de l’araignée, Elsa lui montra ses capacités, et lui confia l’histoire qu’elle connaissait sur ses ancêtres, les Hudson. Le pourquoi elle devait se cacher aujourd’hui, et le pourquoi l’araignée était banni de l’Écosse. Lex avait toujours trouvé cette décision honteuse. Il était évident que les élus avaient eu peur du pouvoir de l’araignée, ils avaient eu peur de ce qu’elle pouvait faire et pour calmer leurs malheureuses petites craintes misérables, ils avaient préféré éteindre cette puissante et belle araignée, l’exiler, la punir pour être naturellement puissante.

Parallèlement à ces rencontres, Lex continuait ses études. Loin de sa famille, à laquelle il ne parlait que rarement, il décidait de se spécialiser dans ce domaine particulier qu’est la finance. Lorsqu’il ne travaillait pas sur des circuits automobiles à réparer moteurs et embrayages, il se trouvait dans sa chambre à étudier l’économie, la politique mais surtout la spéculation. Il aimait contrôler et devoir prévoir l’impact d’un événement sur l’économie, il avait décidément trouvé sa voie. Ainsi, après l’obtention de son diplôme, il commençait à travailler et évoluait au fur et à mesure qu’il se perfectionnait. Il continuait aussi, lors de son temps libre, à bricoler ; que ce soit via la mécanique des voitures ou des motos, passant par la plomberie ou la menuiserie, cet homme réparait tout ce qui passait devant lui. Son salaire lui permis même de commencer à conduire sur piste ; ce n’était pas un professionnel, mais il se débrouillait.

Un soir, alors qu’il était âgé de 27 ans, il devait rencontrer sa meilleure amie, Elsa, sur le banc du parc où ils se voyaient habituellement. Mais à la place de la jeune femme se trouvait son père. La main sur la gorge d’Elsa. Cela faisait plusieurs années qu’ils ne s’étaient pas vu, et le voilà à menacer la vie de son amie. En réalité, depuis que Lex était en Allemagne, son père avait coupé toute discussion avec lui. Il prenait pour autant quelques fois des nouvelles de son frère, et ils parvenaient à se retrouver lorsqu’ils avaient le temps –et c’était rare –. Mais son père ? Non. Il en était venu à préférer le considérer comme mort. Il n’était qu’une personne fermée d’esprit, haineux et méprisant ; tant qu’il n’éprouvait pour lui que pitié et dégoût. Décidé à aller jusqu’à Elsa pour l’éloigner de son paternel, Fergus agit autrement. Il vit sang et os voler. La carotide arrachée restait dans la main de son père alors que le reste du corps de son amie s’effondrait. L’araignée s’échappa de la veste de la demoiselle pour s’enfuir à une vitesse fulgurante. Fergus regardait son fils avec une déception immense et sorti un pistolet de sa poche avec une lenteur dégoûtée. Pointant le canon de son arme sur Lex, il s’apprêtait à tirer quand une sensation si désagréable qu’elle en devenait insoutenable lui pris dans la gorge. Une araignée l’avait piquée. Il ne s’agissait pas de Milena, mais d’une araignée jaune connue en Europe centrale comme très dangereuse. Fruit du hasard, destin, ou vengeance de la part de cet insecte ? La réponse demeurait inconnue, mais le temps qu’avait gagné Lex lui avait permis de désarmer son père et de loger une balle entre ses deux yeux. Ce meurtre résonna dans le monde entier et évidemment jusqu’aux oreilles de William qui, si jusqu’à présent restait en contact avec son frère, ne voulait plus jamais en entendre parler.

Quand la mémoire des anciens fit son travail, Lex comprit ce qu’Elsa voulait lui dire : de tout temps, l’araignée avait été victime d’injustice et il était temps que ça change. Il réunirait son potentiel qu’il retrouverait coûte que coûte, et les élus qui se font lâchement punir par le Conseil pour une histoire de préjugé, et il récupérait sa capacité qui lui revient de droit, et obtiendrait sa place au Conseil, comme son ancêtre aurait dû en bénéficier. Les choses allaient changer. Il se l’était juré.

Il retournait en Ecosse, choisissant d’ignorer cet exil injustifié pour monter un clan opposé à l’Alliance : la Confrérie. Ici, il trouverait suffisamment d’animas lésés pour faire pression sur le Conseil. Que son frère en fasse parti ne changeait rien. Tout comme son père avant lui, William faisait preuve de fermeté d’esprit, décidant d’ignorer la vérité. Pour ces tors, Lex le considérait comme un traître.

Aujourd’hui, il est gestionnaire de portefeuille dans l’une des principales banques du pays, Lloyds TSB. Entouré de personnes loyales au sein de la Confrérie, il y fait maintenir l’ordre tout en protégeant les animas et élus qui s’y trouvent. S’il semble froid et distant, il n’en demeure pas moins à l’écoute et bienveillant envers ceux qu’il apprécie, et gare à celui qui souhaiterait le trahir… Il est très rancunier. Il reste un homme sérieux et ambitieux, et lorsqu’il veut quelque chose, il fait tout pour l’avoir.